Suivez-nous: Facebook Twitter Google Plus

Les hommes et les femmes ne sont pas aussi différents

Les caractères sexuels masculins et féminins sont homologues et la plupart des organes caractéristiques d'un sexe ont un équivalent atrophié chez l'autre sexe. Beaucoup de ces différences sont cruciales pour comprendre la sexualité féminine.

  • Les testicules et les ovaires sont homologues.
  • Le clitoris est un pénis atrophié.
  • Le point G est une prostate atrophiée.
  • Les lèvres majeures du vagin et le scrotum ont la même origine embryonnaire.
  • Sexualité et dimorphisme

    Pourquoi un programme de sexualité féminine devrait se préoccuper de questions comme le dimorphisme sexuel, la différenciation des sexes à niveau fœtal et l'homologisme des caractères sexuels? La raison demeure dans le fait que comprendre beaucoup des ressources sexuelles féminines, ainsi que l'existence de point érogènes «mystérieux» comme le point G, dépend directement de ces connaissances et les raisons pour lesquelles beaucoup de techniques, de premier abord miraculeuses, fonctionnent, trouvent une explication dans ces notions.

    La merveilleuse aventure de la différenciation sexuelle

    Chaque caractère sexuel dans un sexe déterminé a un homologue dans l'autre sexe et cet homologue est la plupart des fois atrophié, ou encore il déroule une fonction différente. En d'autres termes, l'homme n'a un seul organe qui manque dans la femme et vice-versa. Ce qui paraît, à première vue, une affirmation absurde. Comment! diriez-vous, l'homme n'a aucun organe qui manque dans la femme? Par hasard les femmes ont un pénis?

    Il est évident qu'à niveau de développement sexuel, l'homme et la femme sont différents dès la naissance. Mais nous ne sommes pas en train de parler ici de développement, mais plutôt de la base. Une des erreurs les plus communes du non inicié est celui de croire que le mâle et la femelle sont différents dès la conception. En réalité, à niveau fœtal, pendant les premières six semaines de gestation, le sexe du fœtus n'est pas encore défini et la seule différence entre mâle et femelle demeure seulement à niveau des chromosomes et des hormones. Ce sont ces différences qui feront de façon que le sexe masculin se développera d'une façon et le féminin d'une autre. Tous les médecins savent cela, mais combien de non initiés y songent? Les femmes n'ont pas de pénis, mais elles ont un clitoris, qui n'est autre chose qu'un pénis atrophié (en fait le pénis et le clitoris ont la même origine biologique), les deux n'ont d'autre rôle que recueillir et accumuler le plaisir sexuel.

    Sur ce point, nous devons donner raison à Freud, qui, sans compter sur les connaissances scientifiques d'aujourd'hui, eut la brillante intuition d'associer les deux organes au moins du point de vue psychologique. L'homme n'a pas d'utérus, mais il a un utricule prostatique. Chez les enfants, il n'y a pas de différence entre poitrine et sein, ces caractères ne se différencient qu'à partir de l'adolescence et ceci est clairement un exemple de dimorphisme sexuel d'organes qui se développent différemment même après la naissance. Et nous pourrions continuer avec tous les autres caractères. A la fin de cette page, nous passerons en revue tous les organes homologues masculins et féminins.

    Techniquement, La différence entre genre masculin et féminin s'appelle dimorphisme sexuel. Puisque le programme que nous offrons n'est pas un livre de biologie, mais une méthode de sexualité, nous ferons de façon que cette discussion se maintient simple et en même temps concise. Il y a trois facteurs qui établissent les différences principales entre les deux genres: génétique, hormonal et neurologique. A la base de tout, il y a les chromosomes. Il s'agit de structures du microplasme des cellules et ils sont constitués par le ADN présent dans le noyau de celles-ci. Les chromosomes contiennent les caractères héréditaires des organismes et parmi ces caractères il y a deux chromosomes sexuels, relationnés à la détermination du sexe: X et Y.

    Lors de la fécondation, c'est-à-dire au moment de la rencontre entre le spermatozoïde et l'ovule dans les trompes de Fallope, le spermatozoïde est porteur seulement de 23 des 46 chromosomes des cellules vivantes. L'ovule contient les 23 chromosomes restants. Aussi bien l'ovule que le spermatozoïde ont seulement un chromosome sexuel. Le 23e chromosome de l'ovule est toujours un chromosome X, alors que celui du spermatozoïde peut être X ou Y. C'est donc le chromosome sexuel du spermatozoïde qui décide le genre. Si l'ovule trouve un spermatozoïde dont le 23e chromosome est X, alors le nouveau-né sera une fille (XX). Si, au contraire il trouve un spermatozoïde Y, ce sera alors un garçon (XY). Le résultat de la fécondation est une cellule complète qui se développera en fœtus.

    Comme nous avons vu, jusqu'à la sixième semaine de vie fœtale, l'embryon humain est identique, que ce soit masculin ou féminin (voir figure 1). A la place des génitaux, il y a des gonades (glandes dites aussi «ovaires tranquilles») indifférenciées et des conduits qui dans le cas du mâle s'appellent conduits de Wolf et dans le cas de la femelle, ils s'appellent conduits de Müller. Les différences commencent à partir de la septième semaine, à cause d'une substance chimique contenue dans le chromosome Y, qui se nomme antigène H-Y. Cette substance fait de façon que les gonades se convertissent en testicules ou en ovaires. Si ce n'était pas pour l'antigène H-Y, tout le monde naîtrait femme et la vie ne serait pas possible.

    Aussi bien les testicules (chez le mâle) que les ovaires (chez la femelle) restent dans le ventre de l'embryon. C'est seulement vers la fin de la période fœtale que les testicules descendent dans les bourses scrotales. Ceci se produit grâce aux hormones masculines, qui commencent à être sécrétées par les testicules dès le deuxième mois de gestation. Ces hormones masculines, dites androgènes (testostérone et dihyrotestostérone ou DHT), permettent le développement des conduits de Wolff, en les transformant en conduits déférents, vésicules séminales et conduits éjacutatoires (voir figure 2). Sans l'action de ces hormones, les conduits de Müller s'atrophient en créant les conditions pour les génitaux internes féminins, c'est-à-dire l'utérus, les trompes de Fallope et les parties internes du vagin. Ce processus termine pendant le troisième mois de gestation, où les génitaux internes décrits sont totalement définis (voir figure 3).

    Pendant tout ce temps, qu'est-ce qu'ils font les génitaux externes? Rien! Jusqu'au deuxième mois, ils ne sont pas différenciés. Aussi bien le mâle que la femelle ont un seul tubercule génital «avec accessoires» (voir la figure 4). Encore une fois, ce sont les hormones qui entrent en action. En fait, la dihyrotestostérone contribuira au développement du gland, urètre, prostate et ainsi de suite. Les accessoires se retransformeront en les pliques urogénitales, en faisant développer le corps du pénis autour de l'urètre. Les protubérances lèvres scrotales se transformeront en scrotum.

    Dans l'absence d'hormones masculines, le tubercule ne se développera pas en gland, mais il se convertira en clitoris, alors que les pliques accessoires se transformeront en lèvres mineures, vulve et la partie externe du vagin. Les protubérances lèvres scrotales se convertiront en lèvres majeures et mont de Vénus (voir figures 5 et 6). Il en vaut de même pour ce qui sera de la prostate, chez la femelle, elle n'arrive pas à se développer, mais elle revêt une forme atrophiée indéfinie, qui correspond précisément au point de Gräfenberg. Les chercheurs des diverses facultés de médecine n'ont pas encore établi la nature exacte des tissus de ce point. Toutefois le fait est que les glandes urétrales féminines (nommées glandes de Skene) et les glandules prostatiques masculines ont porté beaucoup de médecins (dont Franklin P. Johnson), à établir que ces glandes sont homologues. En effet, les glandes urétrales d'une femme ont une structure totalement similaire à celle des glandes prostatiques d'un fœtus de six mois.

    De plus, puisque chaque glande et organe masculin a son homologue féminin atrophié et vice-versa, pourquoi cette règle devrait être différente dans le cas de la prostate? Il est évident que la prostate et le point G sont homologues. Les spécialistes de l'embryologie utilisent le terme «atrophié» pour décrire le fait que certains organes du corps n'ont aucune fonction apparente et qui ne sont autre chose que des vestiges embryonnaires de l'autre sexe.

    Déjà à partir du quatrième mois de gestation, les organes sexuels peuvent se considérer complets, à part certains ajustements comme la descente des testicules dans les bourses scrotales et d'autres petites différences.

    Et maintenant, venons à décrire les divers homologues sexuels entre mâle et femelle. Notez que pas tous ont une version atrophiée dans l'autre sexe. Par exemple, les ovaires ne sont pas une version atrophiée des testicules. Dans le tableau qui suit, on les énumère tous.

    Femme Homme
    Sein Poitrine
    Ovaires Testicules
    Utérus Utricule prostatique
    Trompes de Phallope Conduits déférents
    Canaux et conduits de Gartner Vésicules séminales, conduits déférents et épididymes
    Vessie Vessie
    Urètre Urètre prostatique
    Vestibule de l'urètre Urètre du membre
    Lèvres mineures Conduit urétral du membre
    Lèvres majeures Scrotum
    Clitoris Gland
    Glandes de Bartolino (ou vestibulaires) Glandes de Cowper (ou bulbo-urétrales)
    Point de Gräfenberg Prostate
    Glande prostatique (glandes urétrales) Glande prostatique (glandes urétrales)
    (D'après J. Lowndes Sevely et J. W. Bennett Concerning Female Ejaculation and the Female Prostate, p. 1, adapté successivement par Money (1952) et Moore (1974))

    Quelle est la morale de l'histoire? Dans toute cette discussion nous avons compris les choses suivantes: avant tout, la raison de l'existence du clitoris, mais aussi l'explication de sa grande sensibilité sexuelle, en incluant les implications psychologiques freudiennes: il a la même structure de base du pénis, il est érectile, il permet d'atteindre un orgasme où (comme chez l'homme) le nerf pudendal intervient, il est revêtu d'un capuchon semblable à un prépuce atrophié. Justement, par analogie à la théorie freudienne, les petites filles devraient inconsciemment envier le pénis, car leur clitoris est réellement un pénis qui ne s'est jamais développé!!

    L'autre point important de cette discussion est la nature du point G. Etant celui-ci une version homologue de la prostate, il peut émettre un liquide semblable au fluide prostatique pendant son orgasme caractéristique, qui explique donc l'éjaculation féminine. Pas toutes les femmes qui ont un orgasme du point G éjaculent. Il semble que l'éjaculation féminine dépende du degré de développement de certains muscles dont la contraction, pendant l'orgasme, provoquerait la sécrétion du liquide causée par la pression sous laquelle les glandes urétrales sont soumises.

    Troisièmement, l'éjaculation féminine est facilitée quand le muscle pubo-coccygien est particulièrement développé. Ce muscle est d'une importance vitale non seulement parce que son développement facilite l'orgasme du point G et les éjaculations féminines, mais aussi parce qu'il augmente les sensations de plaisir pendant le coït et il facilite pratiquement tous les autres types d'orgasmes vaginaux. Donc, on peut dire que ce muscle soit la base de tout, ou au moins, le meilleur point de départ pour développer une sexualité saine.

    Comprendre toutes ces choses est d'une importance vitale, car cela nous aide à comprendre les raisons de certains aspects de la sexualité (par exemple, la nature du point G et le rôle du muscle pubo-coccygien), qui, sans l'appui de ces connaissances pourraient ne sembler que des conjectures ingénieuses.


    Le muscle pubo-coccygien